Nous avons les Moyens de vous faire Parler
Euh, oui, oui, j'avoue. Je suis fumeuse. Pas une grosse fumeuse, à mes yeux. Une douzaine de clopes en moyenne par jour. Des jours moins, des jours plus.
Je ne me rappelle pas ma première cigarette, ni ses circonstances. C'était évidemment une de mes connaissances qui me l'avait proposée. Je ne pense pas qu'on se lève un jour avec une soudaine envie d'aller acheter un paquet pour goûter, surtout quand l'argent de poche ne permet pas ce genre de dépense. On peut alors effectivement en déduire qu'on est forcément influencé par quelqu'un, que c'est pour faire comme les autres, ce qui signifie quelque part une certaine faiblesse.
Sans ce souvenir premier, il me semble que je fume depuis toujours. Mais, j'en suis certaine, si j'avais su à l'époque toutes les saloperies que les fabricants rajoutent au tabac, je n'aurais pas commencé. De nature curieuse, j'aurais probablement essayé autre chose. J'ai eu l'occasion d'essayer d'autres substances, mais je n'ai pas accepté, pour diverses raisons ; le tabac ne mène donc pas forcément à tous les vices.
Cette info est arrivée un peu tard. Et ces produits ajoutés me tiennent. A moins que ce ne soit la vie qui me tienne, qui me fait dire : "j'ai quelques soucis. Ce n'est pas le bon moment pour arrêter" et de remettre alors toujours à plus tard une démarche que je voudrais réussie.
Tout de même, pour limiter les dégâts, je m'entraîne à supprimer les cigarettes "superflues". Mais il reste les "indispensables" : celle après le repas, celle de ma pause café au boulot, celle que je fume dans les embouteillages... Je me cherche quelques arguments, pour me justifier, puisque, depuis un certain temps, je ressens le besoin de me justifier. Je me dis qu'après toutes ces années, mon corps s'est adapté à cette apport quotidien et que arrêter tout net lui causerait quelques dégâts. J'ai tenu un argument de taille lorsque j'ai lu un jour que fumer peut protéger de petites maladies comme le rhume... etc. Je suis même allée jusqu'à imaginé faire pousser du tabac un jour dans mon jardin. Du Bio...
Mais bon, d'accord, oui, à grands renforts de campagnes publicitaires, c'est réussi. Je me sens coupable, montrée du doigt, pestiférée. Alors, rendez-moi service, laissez moi tranquille avec mon dilemne. Retranchée, je suis devenue hermétique aux bons sentiments.