Sans Titre
Cher Alain.
J'apprends avec tristesse ton voyage sans retour vers de nouveaux sommets. Bien sûr, nous ne nous sommes jamais rencontrés. Et pourtant.
J'ai fait ta connaissance en 81 et tu te serais bien amusé à nous regarder nous dandiner sur tes chansons dans nos soirées dansantes en plein après-midi ou à nous écouter t'imiter dans la cour du collège en folie.
J'avais à l'époque d'autres préoccupations que la profondeur de tes mots et la subtilité de tes mélodies, mais je me suis bien rattrapée depuis. La sensibilité est arrivée bien plus tard, avec les années, avec les peines et les bonheurs. Et, quelque part, c'est ensemble que nous avons grandi.
Rarement Artiste ne m'aura autant émue, bouleversée. Une petite lueur, une de plus, s'est éteinte. Et comme à chaque fois, c'est un peu de moi qui meurt. Mais cela te plaira peut-être de savoir que Gaby, câline féline, ronronne sur mes genoux en ce moment choisi.
Bon vent, l'ami.