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Un titre... euh... je peux réfléchir ?
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Point de nombrilisme, enfin, j'espère ! Plutôt le récit des choses du quotidien ou de l'actu qui m'auront fait réagir. Quelques préférences à faire partager... Hop !
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13 février 2011

Gaz de Schiste (épisode 2)

J'assistais ce vendredi 11 février à une réunion d'information sur les dangers de l'exploitation des gaz de schiste, en présence d'André Cicolella et de Fabrice Nicolino, que je ne vous présente plus.

Ce qui interpelle en premier dans cet inquiétant dossier, c'est l'opacité à tous les niveaux. Il y a bien sûr l'absence d'information au grand public, l'inexistence de consultation publique, les permis accordés sans tambour ni trompette, signés par un Ministre de l'époque qui fait aujourd'hui le mort - et qui ne sait peut-être même pas ce qu'il a signé -, le discours enfumé d'une Ministre d'aujourd'hui - en sait-elle davantage ? - qui se retrouve avec ce pesant bébé sur les bras... etc, etc.

Mais il y a surtout, ce grand flou artistique autour de la technique et notamment des produits chimiques qui seront ajoutés aux quantités phénoménales d'eau pour la fracturation de la roche. J'ai noté quelques noms : méthanol, benzène, naphtalène, cadmium, plomb, phtalates, silice, isopropanol... Oui mais, me direz-vous, ces substances sont utilisées depuis belle lurette ! En effet, argument actuellement avancé pour nous rassurer, elles sont déjà partout nous dira-t-on (cosmétiques, jouets, dégivrants, désinfectants, conservateurs...). Et c'est bien là qu'est le problème.
Car finalement, il faut bien l'admettre, on a beau être en 2011, pulvériser à tous vents, injecter, associer, combiner, dissocier, modifier, on ne sait pratiquement rien des conséquences sanitaires et environnementales, à court, moyen ou long terme - et on ne cherche pas vraiment à savoir. Et pourtant, on utilise allègrement. C'est ce qu'on appelle "le principe de précaution".

Depuis 10 ans que cette technique dite "de fracturation hydraulique horizontale" est utilisée aux Etats-Unis, des militants et scientifiques ( -> Theo Colborn notamment <- ) cherchent, sans grand succès, à connaître la liste complète des produits chimiques (et donc des substances les composant) qui seront employés. Car "chut !". Secret professionnel, brevet industriel... blablabla, et le reste (c'est-à-dire Nous) on s'en fout.
Mais, il ne nous est pas forcément utile d'en savoir davantage. Car parmi les substances qui ont pu être identifiées, on sait déjà que bon nombre sont des cancérogènes, des mutagènes, des perturbateurs endocriniens... ( ->
"Un cocktail explosif" <- ). En résumé, on empoisonne la Terre et tout ce qui y vit.

Enfin, concernant la mobilisation, la bataille sera longue et ne fait que commencer. Les promesses angéliques de moratoire ne sont que du vent. Tout au plus est-il question de reporter les grandes manoeuvres de quelques semaines, et encore ces reports ne concerneraient que le gaz de schiste. Car, pour l'huile (ou pétrole), des forages sont en cours notamment en Seine-et-Marne. Report donc, en attendant les résultats d'une "mission d'évaluation des enjeux environnementaux", vraisemblablement confiée à une élite d'experts qui seraient à la fois juges et parties ( -> "La supercherie de NKM" <- ).

Outre l'organisation de collectifs locaux et de la coordination nationale, la surveillance et les manifestations sur le terrain au cas par cas, il va nous falloir lutter et résister contre la désinformation (médias, visites dans les différentes régions concernées, promesses d'emplois, messages rassurants a propos de l'inocuité de la technique...). Tout sera mis en oeuvre pour un passage en force ou en douce. Et les moyens employés seront autant illimités que sournois.
Pour vaincre, ce ne doit pas être seulement, comme je l'entends souvent, l'agitation de quelques écologistes mais une massive mobilisation citoyenne, toutes étiquettes confondues. Ce sont des prestidigitateurs, des marchands de sable. Mais, j'en suis convaincue, nous ne croyons définitivement plus au Père Noël. De toutes façons, c'est maintenant ou jamais.

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