Si le Chaperon m'était conté...
Dans la verte forêt, je me balladais.
Epanouis branchages, majestueuses corolles, haut les troncs frais,
la tête dans le ciel, je m'étourdissais.
Et trop près de l'antre, je me suis approchée.
Je portais ma petite robe rouge et du grand loup j'avais rêvé. Je fus exaucée.
Sentant son souffle dans mes oreilles et ses effluves dans mon nez.
Et qui, de ma nuque, se saisissait et, mon cou, mordillait.
A terre je suis tombée, les yeux toujours fermés.
Me léchant les paupières, les joues, les lèvres, livrées,
l'une après l'autre, de ses griffes, mes bretelles fines il arrachait.
Si je ne me savais endormie, d'un cri, j'aurais tout arrêté.
Mais, l'imagination peut tout, j'en ai donc profité.
Sur moultes détails, je pourrais m'attarder. Entrer dans le vif du sujet.
Mais, je garde pour moi, les rougissements de ce bal masqué.
A chacun son rouge, à chacun son pied,
A chacun sa mise en scène, sa vraie spontanéité.